Amélie Breuil
2 années de graphisme en freelance : le bilan détaillé
Après l’article sur les leçons que j’ai retenu de ces 2 premières années de graphisme en freelance, c’est l’heure aujourd’hui de faire un bilan d’un point de vue plus détaillé, sur les coulisses de mon activité.
Je reçois souvent des demandes sur mon parcours, mon travail, le volume de mon activité etc… Il est l’heure d’y répondre en toute transparence !
La première année : novembre 2020-octobre 2021
1. Trouver ses premiers clients
J’ai commencé ma première année en ayant un client assez conséquent mais surtout régulier : Decathlon, mon ancien employeur.
À l’époque, je proposais diverses prestations : du graphisme, mais aussi du Community management et de la rédaction web, puisque ce sont les choses que je faisais quand j’étais en poste.
J’ai donc eu assez rapidement une rentrée d’argent qui n’était pas fixe, mais sur laquelle je pouvais un petit peu compter.
En parallèle, je parlais de mon activité autour de moi pour essayer de décrocher quelques petits contrats, et j’étais inscrite sur une plateforme de freelancing, Malt.
À ce moment là, je sous-vendais clairement mon travail. Je travaillais déjà tous les jours de la semaine sur mon entreprise, pour ne gagner au final que 500 à 800€ par mois…
Mais je n’ai pas forcément de regrets, cela m’a permis d’avoir mes premiers clients et de me faire la main.
2. Commencer à se spécialiser
L’une des premières choses qu’il a fallut faire pour que je progresse dans mon métier (et pour que j’ai plus confiance en moi !), c’était d’arrêter de vouloir faire n’importe quelle prestation pour n’importe quel client. Je proposais trop d’offres différentes, je n’avais pas de spécialité, je m’adressais à tout le monde.
Avec le recul : qui aurait envie de faire appel à une graphiste qui propose aussi du Community management, et de la rédaction web ? Pas très crédible cette affaire.
J’avais choisi de créer mon entreprise pour pouvoir faire du graphisme de manière indépendante, il était donc évident que c’est uniquement ces prestations là qu’il fallait que je conserve, et pas les autres.
Concernant le fait de se nicher, de ne s’adresser qu’à une cible de clientèle, c’est personnellement un choix que je n’ai pas fait jusqu’à présent. J’accorde assez peu d’importance au secteur d’activité de mes clientes, ce qui m’intéresse c’est plutôt le feeling et l’objectif du projet.
3. Se former et gagner en confiance
Le fait de ne pas avoir fait d’études de graphisme m’a beaucoup gêné lorsque je me suis lancée. Je ne me sentais pas légitime, je trouvais mon travail moins bon, je ne comprenais presque pas la confiance que me faisait mes clients, ni leurs retours positifs.
Depuis plus de 2 ans, je n’ai pas arrêté de me former, me former, me former… de continuer d’en apprendre toujours plus sur mon métier, pour réussir à me sentir légitime. Dans mon esprit, être formé, suivre une bonne formation = être compétent et talentueux.
Bon, en réalité, on y est pas vraiment… mais pour moi il fallait et il faut toujours en passer par là. La faute aux enseignants qui nous répètent que sans un BAC+3/BAC+5 on n’est rien ?
La formation qui a réellement marqué un tournant dans mon activité, c’est la formation Fire Starter de Madeline, alias @madowz sur Instagram. Dans sa formation, on ne nous montre pas de technique, on ne nous apprends pas à utiliser des outils ou à dessiner, on apprends à ÊTRE graphiste. On apprends tous les dessous du métier qui ne sont pas innés. Et c’est exactement le déclic dont j’avais besoin pour être plus confiante et avancer !
J’avais en fait besoin de me confirmer que je faisais les choses correctement, que j’étais capable de faire ce métier.
On est arrivés à la fin de ma première année. En toute transparence, voilà la répartition de mon chiffre d’affaires sur cette première année.

Il faut savoir que mon chiffre d’affaires est «lourdement» biaisé par le fait que je travaille sur de très gros projets en début d’année, qui me payent beaucoup. Après, il est plus difficile pour moi de maintenir ces chiffres d’affaires avec de plus petits projets d’identité visuelle et de création de supports prints.
La deuxième année : novembre 2021 - octobre 2022
J’ai donc commencé ma deuxième année de freelance en novembre 2021, juste après avoir fini la formation de Madeline. À nouveau, j’ai été prise dans le tourbillon de la création de catalogues pour Decathlon, et j’ai eu un de mes premiers projets «Graal» : la mise en page d’un catalogue de collection pour la marque Kalenji.
Si vous me connaissez un peu, vous savez l’importance du sport dans mon quotidien, et tout particulièrement de la course à pied. Kalenji, c’est LA marque référente de Decathlon, tout le monde la connait, et j’adhère à 10000% à la nouvelle direction artistique que la marque a pris ces dernières années. Bref, j’étais ravie, c’était un énooooorme projet qui a duré presque 4 mois, et dont je suis très très fière. Pour le voir, tu peux cliquer juste ici.
L’importance de ces projets que je qualifie de «Graal», c’est qu’ils ont contribué à la création d’un «déclic» chez moi : si Kalenji me contacte et me propose de réaliser ce projet, c’est que je ne dois pas être si mauvaise…
Et cette deuxième année a été rythmée par ce type de projets, des projets qui me faisaient un effet «Wahou», et dont j’étais déjà fière avant même de les avoir commencé.
Cette deuxième année, j’ai encore plus réussi à travailler avec des clientes qui me ressemblaient, avec qui j’avais un très bon feeling, et dont je trouvais les projets passionnants. Au fur et à mesure, j’ai continué de prendre confiance en mon travail, et je peux progressivement continuer d’augmenter les tarifs de mes prestations, car je sais très bien que je progresse et que je fournis un travail de plus en plus qualitatif et stratégique.
La fin de cette deuxième année est orientée vers la «prise de risque» et la sortie de ma zone de confort. Maintenant que je me sens plus légitime dans mon travail, il est temps d’essayer d’aller plus loin, de proposer de nouvelles choses, d’essayer de nouveaux concepts.
Je souhaite travailler sur une nouvelle offre de services plus accessible, avec une prestation plus «petite» et plus rapide qui répondrait à la problématique de clients au lancement de leur activité. J’espère réussir à lancer cette nouvelle offre début 2023 !
Pour terminer cet article, je me suis fait le cadeau en fin d’année de partir travailler un mois à l’étranger… L’un de mes objectifs de base, lorsque je me suis lancée à mon compte il y a 2 ans. Cette expérience était incroyable, et j’en reviens énormément reboostée et motivée à continuer sur cette lancée.
Si le sujet vous intéresse, je pourrais faire un article là dessus !
Tout comme pour la première année, voilà le détail de la répartition de mon chiffre d’affaires au cours des mois sur cette deuxième année :

À nouveau, la répartition est totalement inégale ! Et il faut le savoir, en être conscient, c’est une réalité du quotidien d’autoentrepreneur. Avec le recul et les années d’expérience, j’imagine qu’il devient de plus en plus facile d’appréhender les phases de grande et de moins grande activité, et de lisser ses revenus de manière plus annualisée.
Voilà tout pour ce bilan !
J’espère que cela vous aura intéressé, et je reviens très bientôt pour vous proposer de nouveaux articles au sujet de la création d’identité visuelle et de supports graphiques !
Amélie